vendredi 26 février 2010

LE CONTEXTE préélectoral a été favorable aux salariés de Total. Et pourquoi pas aux équipes de l’hôpital Trousseau ? Le quotidien du médecin 26/02/10


LE CONTEXTE préélectoral a été favorable aux salariés de Total. Et pourquoi pas aux équipes de l’hôpital Trousseau ? C’est sans doute ce que se disent les médecins de cet hôpital pédiatrique parisien (AP-HP), opposés à un projet de transfert des spécialités pédiatriques de Trousseau vers Necker et Robert Debré. Ce plan sera voté en juin, mais les médecins jouent leur carte dès à présent. Avant les élections régionales, et au moment où l’État communique sur le grand emprunt, dont l’AP-HP devrait largement bénéficier.
C’est donc l’ensemble des candidats aux régionales en Ile-de-France que les médecins de Trousseau ont conviés à leur manifestation de soutien, qui se tiendra le 8 mars à l’espace Reuilly (Paris XIIe, de 17h à 19h). En tête de cortège, il y aura cette banderole : « Non au démantèlement, 110 millions d’euros pour Trousseau, un investissement pour l’avenir ». La gauche a d’ores et déjà répondu présent, la droite hésite. En coulisse, la tête de liste UMP Valérie Pécresse avoue ne pas être d’accord avec le projet de réorganisation à l’étude, qui ne prend pas en compte la dimension universitaire. La ministre de l’Enseignement supérieur n’a pas indiqué si elle sera ou non présente le 8 mars. Mais les médecins n’y croient pas trop. « Comment peut-elle s’opposer ouvertement à la ministre de la Santé ? », confie un spécialiste de Trousseau.
Avenue de Ségur, on tente de calmer le jeu, et on rappelle que les dés ne sont pas jetés concernant l’avenir de Trousseau. À quelques semaines du scrutin électoral, le déferlement médiatique et l’afflux des soutiens embarrassent. Roselyne Bachelot a reçu le président du comité consultatif médical de Trousseau mardi soir pendant plus de deux heures. Un dialogue de sourds. La communauté médicale insiste sur le manque de concertation au sein de l’AP-HP, et demande une remise à plat du dossier. Le ministère de la Santé insiste sur la nécessité d’un retour à l’équilibre financier de l’AP-HP, et invoque le surdimensionnement de l’offre pédiatrique spécialisée à Paris pour justifier le transfert d’activités vers Necker et Robert Debré.
L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France ouvrira ses portes le 1er avril si les délais de mise en place des ARS sont tenus. Le déminage de « l’affaire Trousseau » sera sans doute l’une de toutes premières priorités.
› D. CH.

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