mardi 30 mars 2010

Le démantèlement de l'hôpital Trousseau fait scandale France Soir le 30/03/10


Le démantèlement de l'hôpital Trousseau fait scandale
La prochaine réforme qui vise le grand hôpital français pour enfants déclenche un tollé chez les médecins et les patients.
C’est le dossier brûlant du moment qui secoue le monde des blouses blanches. Le célèbre hôpital parisien pour enfants Armand-Trousseau, de réputation
internationale, va-t-il prochainement disparaître ? C’est en tout cas la conviction d’éminents professeurs de médecine. La Société française de pédiatrie elle-même s’est émue récemment : « Le démantèlement de l’hôpital Trousseau est lié à des considérations purement financières et politiques. Cette décision aura des conséquences graves dans l’avenir. »  Avec 200.000 consultations, 46.000 urgences, 30.000 admissions et 5.500 accouchements chaque année, Armand-Trousseau traite actuellement de spécialités rares dans les domaines de la chirurgie de la tête et du cou, du cancer du sang, de la pneumologie, de l’allergologie… C’est aussi un centre de traitement de la douleur et des grands brûlés. Au ministère de la Santé, on confirmait hier en partie l’information : « Oui, la décision devra être prise en juin prochain. On va transférer les spécialités pédiatriques qui, à terme, seront concentrées sur des plateaux techniques dans deux hôpitaux parisiens, Necker et Robert-Debré. L’hôpital Trousseau a un taux d’occupation de ses lits de 60 % seulement, c’est un vieux bâtiment du XIXe siècle avec des petits pavillons éparpillés. Sa réfection coûterait plus de 100 millions d’euros. Notre stratégie est rationnelle et la majorité des médecins est d’accord avec cette décision », affirme un proche de Roselyne Bachelot.
"C'est une royale bêtise"
Noël Garabédian, professeur de médecine et président de la communauté médicale de l’hôpital, s’emporte : « C’est une royale bêtise, pour ne pas dire autre chose ! C’est de la folie furieuse, et ce sont les malades qui paieront le prix de tout cela à terme avec des listes d’attente qui s’allongeront. » « On démantèle les hôpitaux pour enfants à Paris, mais cela concerne aussi tous les enfants de France qui sont touchés par des affections très graves, explique le médecin. On va tout perdre dans cette histoire, y compris la vocation universitaire de Trousseau qui forme des milliers d’étudiants sur place… Savez-vous qu’à New York, qui compte 18 millions d’habitants, il y a huit grands hôpitaux pédiatriques ? Eh bien, à Paris, il n’en restera bientôt plus que… deux. C’est une honte ! » Son collègue, le Pr Alain Chantepie, renchérit : « Les services de pédiatrie
de l’hôpital Necker et de Robert-Debré, à Paris, n’ont pas une capacité d’accueil suffisante pour faire face à ces patients supplémentaires. Le projet, tel qu’il a été pensé, n’a pas de sens, car il prévoit de conserver la maternité de Trousseau, mais que va-t-il se passer lorsque les nouveau-nés auront des pathologies ? Ils seront transférés vers d’autres hôpitaux alors que leurs mères resteront à Trousseau ? L’hôpital Trousseau mérite d’exister. Il accueille un grand nombre de patients, et les spécialistes qui y exercent sont d’un très bon niveau, donc il n’y a aucune raison de le fermer. Les besoins de santé n’ont pas été analysés, c’est un choix purement politique.
 » Les parents des petits malades eux-mêmes se mobilisent pour défendre l’hôpital (lire ci-contre). Le dossier est désormais entre les mains de la ministre de la Santé, dans un contexte où le gouvernement entretient des rapports tendus avec les blouses blanches et où la réorganisation hospitalière suscite une vive polémique.

lundi 29 mars 2010

Communiqué de soutien de la La Société Française d’Orthopédie Pédiatrique

 La Société Française d’Orthopédie Pédiatrique (SOFOP) a appris le projet de démantèlement de l’hôpital Trousseau. Notre Société s’associe aux commentaires de la Société Française de Pédiatrie (SFP). Si un tel projet voyait le jour sans approfondir la réflexion, la qualité de la prise en charge de l’enfant dans la région Île de France risque de s'en trouver détériorée. Il ne resterait alors plus que deux sites de réception pour Paris et sa périphérie ce qui semble étonnant compte tenu du bassin de population concernée. La SOFOP émet des réserves sur la qualité future des soins proposés, qu’il s’agisse des pôles d’excellence qu’entretenait l’hôpital Trousseau ou de la pédiatrie quotidienne notamment la réception des urgences en terme d’attente et d’efficacité.  Les mêmes questions peuvent se poser concernant la qualité de formation des futurs soignants avec la disparition de terrains de stage pour les étudiants hospitaliers et pour les internes.  La Société Française d’Orthopédie Pédiatrique ne peut que déplorer qu’une décision de cette importance ait été prise sans consulter à aucun instant les sociétés savantes concernées par la pédiatrie et dont les membres consacrent leur vie professionnelle auprès des enfants malades

mardi 23 mars 2010

12 avril à 20h REUNION PUBLIQUE " Trousseau, un hôpital dans la tourmente dans notre quartier" organisée par le Conseil de Quartier de Bel Air Nord à l' Ecole élémentaire du 19 rue Marsoulan 75012


Les débats du Journal l'Humanité du 20 mars sur les restructurations de l'APHP


L’HUMANITÉ DES DÉBATS. AP-HP
L’HUMANITÉ DES DÉBATS. AP-HP

L’équilibre des comptes est indispensable à court terme

PAR CLAUDE EVIN, PRÉSIDENT DE L’AGENCE RÉGIONALE DE SANTÉ POUR L’ÎLE-DE-FRANCE
Les besoins de santé des populations, les traitements, les technologies et les métiers hospitaliers évoluent sans cesse, et de plus en plus vite. Un système de santé performant est en mouvement, il anticipe les changements et s’adapte. Les restructurations sont donc nécessaires car elles sont le contraire de l’immobilisme. Aucun professionnel de l’AP-HP ne s’oppose d’ailleurs par principe aux restructurations. Cette grande maison a déjà connu des périodes de réorganisations majeures et l’ensemble de (…)
L’HUMANITÉ DES DÉBATS. AP-HP

Trousseau : une déstabilisation des équipes nuisible aux patients

PAR DANIEL ANNEQUIN, RESPONSABLE DU CENTRE DE LA MIGRAINE DE L’ENFANT ET DE L’UNITÉ DOULEUR, HÔPITAL ARMAND-TROUSSEAU, ET PORTE-PAROLE DU COLLECTIF POUR UN NOUVEAU TROUSSEAU, HTTP://NOUVEAUTROUSSEAU.BLOGSPOT.COM/
L’AP-HP réalise chaque année l’enquête Saphora pour mesurer l’aspect qualitatif de ses prestations, comparer les hôpitaux et suivre l’évolution des performances. La méthodologie est particulièrement rigoureuse  : 100 à 150 patients sont tirés au sort, pour chaque hôpital. Ces indicateurs qualitatifs permettent de prédire l’observance, la fidélité et le pronostic médical des patients (Fitzpatrick R., BMJ, 1991  ; Gasquet I., Presse Med, 1999). La comparaison des résultats sur la période 2001-2006 montre que (…)
Les tribunes libres du Pr Albert Bensman

jeudi 18 mars 2010

Soutien de l'Intersyndicat national des praticiens hospitaliers (INPH)

L’INPH vient aujourd’hui apporter son soutien au collectif TROUSSEAU car l'action menée par ce collectif  et qui vise à défendre la légitimité de Trousseau en termes d'offre de soins, déborde largement le cadre local et même celui de l'APHP; nous sommes tous conscients qu'il s'agit d'un combat emblématique non plus de défense mais déjà de protection rapprochée du service public hospitalier.
A l’heure où les pouvoirs publics présentent  loi HPST comme la garante , je cite « d’une offre de soins de qualité, en tenant compte des spécificités et des capacités des établissements et des professionnels » , il est proposé de démanteler un Hôpital dont la qualité des soins et de la médecine spécialisée est incontestablement et unanimement reconnue par la profession (SFP), les Usagers et l’institution ( enquête SAPHORA).
A l’heure où les pouvoirs publics  revendiquent  la mise en place (je cite toujours) « d’ un maillage renforcé des territoires de santé » il est proposé de supprimer une offre de soins de proximité couvrant déjà un vaste territoire de sante.
A l’heure où les pouvoirs publics accusent les hôpitaux de tous les maux au regard du déficit de l’assurance maladie, il faut se souvenir du communiqué de presse de la Féderation Hospitalière de France  datée du 30 juin 2009 et qui révèle que « Pour les Français, qui y seront soignés quel que soit leur revenu, c'est l'hôpital public qui est la solution la moins coûteuse…. la solution la plus sûre,…. et c'est à l'hôpital public que l'on trouvera l'application la plus rigoureuse des référentiels de qualité » . Rappelons que ce communiqué a été signe par son président, Claude Evin, qui est aujourd’hui président de l’ARS d’Ile de France.
A l’heure où le mot « efficience » est utilisé en boucle par nos décideurs , il est bon d’en rappeler la définition (selon le LAROUSSE): « efficience : Rendement, Effet utile d’une machine, d’une technique, d’un homme »  et il convient de confronter cette définition à celle du mot SOINS (au pluriel et toujours selon le dictionnaire LAROUSSE )  « Actes de thérapeutique qui visent à la santé de quelqu'un, de son corps «  mais aussi «  Actes par lesquels on veille au bien-être de quelqu'un ; et encore : » prendre soin : être attentif à .. ». Sante et bien-être : deux mots sans codification à la T2A.
L’histoire présente  de Trousseau est une illustration "in vivo" de ce qu’il advient lorsque  la logique comptable  prime sur l’offre de soins. Nous n’en sommes plus au discours alarmiste sur des risques potentiels mais bien sur  la constatation de  faits réels, c'est-à-dire  une diminution majeure de l'offre de soins pédiatriques.
De ce point de vue là, nous affirmons que l’efficience des mesures proposées par rapport aux objectifs annoncés est ….nulle.
A l’heure de loi HPST, L’INPH  veut rappeler l’attachement des praticiens hospitaliers au maintient d’une l’offre de soins  qui réponde  aux besoins de la population,   partout et pour tous .  Et l’INPH insiste sur la nécessaire défense de l'hôpital public, incontournable garant de l’égalité d’accès aux soins et de la solidarité face à la maladie.
Nous vivons une situation sans précédent en termes de danger pour l’hôpital public. Face à elle, il nous semble primordial, qu’à l’instar de ce qui se passe à l’Hôpital Trousseau, tous les personnels hospitaliers médicaux, non médicaux, administratifs et de direction soient , ensemble, clairement impliqués dans cette dynamique de refus citoyen et ce,  à l’APHP comme sur l’ensemble du territoire

Compte rendu de la rencontre du Directeur de l'APHP et de Noel Garabedian le 17 mars


Chers Amis,

J’ai rencontré hier soir à sa demande le Directeur Général de l’AP-HP.

Il m’a confirmé qu’il avait proposé au Conseil Exécutif la création d’une Commission qui étudiera la typologie des différentes disciplines dans les trois Hôpitaux Pédiatriques de l’AP-HP.

Cette information, outre qu’elle confirme le maintien des trois hôpitaux pédiatriques pour l’Ile de France, nous permettra de présenter le projet du nouveau Trousseau et d’en obtenir, car je n’en doute pas, sa ratification tant il est novateur et répondant parfaitement aux enjeux de restructurations indispensables.

Merci à tous de rester attentifs car bien entendu, il nous faut attendre la lettre de mission officielle du Directeur Général qui devrait nous être communiquée dans les jours prochains et précisera les modalités de cette consultation.

Amitiés et encore merci à tous.

Professeur Noel Garabedian.
President of the European Society of Pediatric Otorhinolaryngology
Chef du Service d'ORL Pédiatrique et de chirurgie cervicofaciale
Hôpital d'Enfants Armand-Trousseau. Université Paris VI
26 Ave du Dr Arnold Netter- 75012 Paris

lundi 15 mars 2010

Conclusion de la réunion de concertation du Directeur général avec l’intersyndicale

Vendredi 12 mars, au terme d’une discussion de 12 heures, Benoît Leclercq, Directeur général de l’AP-HP a signé un engagement auprès des représentants de l’intersyndicale qui occupaient le siège depuis la veille.
 
Les principales revendications de l’intersyndicale (CFDT, CFTC, FO, CGT, SUD) portaient sur le retrait du plan stratégique 2010-2014, des réorganisations en cours et de la constitution des 12 groupes hospitaliers.
Prenant acte des inquiétudes exprimées par les équipes hospitalières et relayées par les organisations syndicales représentatives, le Directeur général s’est engagé sur les points suivants :
Pour chaque projet du plan stratégique et autre projet stratégique d’Etablissement étant ou ayant été proposé par le Conseil Exécutif la mise en œuvre est suspendue jusqu’à la fin des négociations menées avec les organisations syndicales aux niveaux local et central. Le Directeur général a proposé de démarrer sans délai les négociations sur les projets du plan stratégique de l’AP-HP ayant un impact sur l’emploi, les qualifications et les conditions de travail, avant présentation aux instances centrales. Le calendrier des négociations se déroulera à partir du 15 mars 2010.
Le projet de modernisation du siège dans son contenu, sa forme et son calendrier fera l’objet de réunions de négociation sur la base d’un état des lieux de l’existant avec son impact sur l’emploi, les qualifications, les conditions de travail et le patrimoine, avant avis des instances locale et centrale.
Des négociations seront ouvertes sur les perspectives et le financement de la promotion professionnelle pour la période 2010 – 2014, année par année.

dimanche 14 mars 2010

Communiqué de presse du Mouvement de défense de l’hôpital public du 12 mars 2010


Le MDHP comprend la colère et l’action des personnels de l’APHP et de leurs organisations syndicales. Comme elles, il souhaite obtenir des informations précises sur trois points.

1. La politique de l’emploi. L’annonce répétée par le directeur général de l'APHP de la suppression de 3000 à 4000 emplois d’ici 2012 n’a été ni infirmée ni confirmée par la ministre, alors que la rumeur du départ du DG, même démentie, se fait de plus en plus insistante.

2. La politique de restructuration, dont les personnels médicaux et non médicaux perçoivent mal la cohérence. Au stade actuel, certains aspects de cette politique ressemblent  à une politique de rationnement  débouchant sur une diminution de l’offre de soins au moins dans deux spécialités, la pédiatrie et la gériatrie, considérées comme non rentables par l’institution. Cette restriction va affecter particulièrement des populations résidant en banlieue parisienne.

3. La politique d’investissement. Elle paraît menacée par l’objectif à courte vue du retour à l’équilibre financier à marche forcée dès 2012 alors que de nombreuses activités de l’APHP sont sous valorisées (urgences, pédiatrie, accidents vasculaires cérébraux, réanimation, polypathologies...) et que le gouvernement vient de décider un gel des tarifs (T2A), c’est-à-dire un sous-financement délibéré programmant le "déficit" qui sert à justifier les suppressions massives d’emplois.

Le MDHP demande que des réponses précises soient apportées à ces questions et rappelle qu’une politique de rationnement et non de modernisation s’appliquerait sans la participation des médecins conformément à leur engagement.

Le MDHP appelle à l'ouverture de véritables négociations entre les organisations représentatives de la communauté hospitalière et les tutelles.
  
Pour le MDHP
André Grimaldi, Bernard Granger

jeudi 11 mars 2010

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour soutenir l'hôpital pédiatrique parisien Armand Trousseau Agence de Presse Médicale 10 mars



Près d'un millier de personnes, personnels, élus et usagers, ont manifesté à Paris lundi en fin de journée pour dénoncer la restructuration de l'hôpital pédiatrique Armand Trousseau (AP-HP, Paris XIIème), dont une partie des activités de pédiatrie spécialisée doit être transférée à Robert Debré (XIXème) et à Necker (XVème).
Entre 600 et 800 manifestants, selon respectivement la préfecture de police et les organisateurs, ont répondu à l'appel du collectif "Pour un nouveau Trousseau" créé en janvier.

Plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles le président (PS) sortant du conseil régional et candidat à sa propre succession, Jean-Paul Huchon, et la tête de liste d'Europe Ecologie en Ile-de-France, Cécile Duflot, se sont succédé à la tribune de la réunion publique qui s'est tenue à la suite de la manifestation.

"Une grande ville comme New-York, de 18 millions d'habitants, a neuf hôpitaux pédiatriques affiliés à des universités. Est-ce un drame d'avoir trois hôpitaux pédiatriques pour 12 millions d'habitants?", s'est insurgé le président du comité consultatif médical (CCM) de l'hôpital Trousseau, le Pr Noël Garabédian, devant une salle comble où étaient notamment présente la maire (PS) du XIIème arrondissement, Michèle Blumenthal.

"L'incompréhension prédomine (...), la communauté des 2.200 soignants de cet hôpital ne comprend pas la décision du conseil exécutif", a ajouté le Pr Garabédian, dénonçant "une erreur d'accès aux soins, une erreur universitaire et une erreur économique". "Quand on décide de détruire un hôpital, il faut avoir des arguments forts pour le faire", a-t-il lancé.

Le président du CCM a rappelé que le bassin de population "grandit à l'Est de Paris" et que Trousseau répond "à une demande de soins très spécialisée".

"Trousseau est le centre unique des brûlés pour les enfants d'Ile-de-France, de cancérologie pédiatrique de l'AP-HP, dispose de centres de maladies rares (...) C'est un hôpital de renommée nationale, internationale (...) Des listes d'enfants atteints de pathologies sévères vont augmenter", a prédit Noël Garabédian, s'inquiétant également de l'avenir de la recherche et du sort des 2.000 étudiants formés chaque année au sein de l'hôpital.

"Cette décision est globalement non justifiée. Elle est injuste, elle se détourne de l'avenir, on doit en obtenir le retrait", a ajouté le Pr Serge Uzan, président de la conférence des doyens d'Ile-de-France, qui a rappelé avoir voté contre cette décision prise en janvier par le conseil exécutif de l'AP-HP dans le cadre de la préparation du plan stratégique (trois votes contre sur 17).

S'inquiétant également de "l'impact" de cette décision sur la recherche et regrettant que "la première université française" n'ait pu "exprimer son désaccord", le doyen de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie a estimé que cette mesure mettait en cause "l'ensemble du dispositif public de territorialisation de l'offre de soins".

Le président PS du conseil régional d'Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a salué une "belle manifestation".

"Et sans doute elle aura des suites", a-t-il poursuivi, dénonçant le "démantèlement" de l'hôpital Armand Trousseau et ajoutant que cette décision serait "une aberration sur le plan médical et sur le plan de l'aménagement du territoire avec un nouvel abandon de l'Est parisien".

"Ce choix serait incohérent trois ans après l'ouverture de la nouvelle maternité (...) et après la rénovation des urgences pédiatriques (...). Votre lutte mérite appui et nous allons nous battre à vos côtés jusqu'au bout, jusqu'au succès", a-t-il déclaré.

Jean-Paul Huchon s'est engagé à investir dans le nouveau bâtiment proposé par le collectif dans le cadre de son projet alternatif pour "un nouveau Trousseau".

"J'ai annoncé 1 milliard d'euros pour la rénovation des hôpitaux et des urgences. Trousseau pourrait être un des premiers dossiers de ce plan", a-t-il indiqué.

Cécile Duflot s'est réjouie de constater que "cette situation révolte (...) une immense partie de la population de Paris et d'Ile-de-France, [ce qui constitue] déjà un premier succès".

"Vous pouvez compter sur notre engagement durable", a-t-elle déclaré, dénonçant les "logiques de rentabilité, de ratio et des logiques immobilières parfois, qui se heurtent à un principe essentiel (...), le service public de la santé".

Au cours de la réunion publique, divers représentants de la communauté hospitalière de Trousseau ont évoqué les contours du projet alternatif proposé par le collectif.

Dans sa dimension architecturale, ce projet prévoit la diminution du nombre de bâtiments, qui seraient ramenés à trois (reliés entre eux) à la place des dix actuels.

Cette nouvelle architecture comprendrait un bâtiment de périnatalité (construit en 2007) qui regrouperait la maternité de niveau 3, la néonatalogie, la chirurgie et la réanimation néonatale; un bâtiment pédiatrique et de recherche (bâtiment Paul Louis Chigot) regroupant les urgences, la réanimation polyvalente, l'unité de soins continus, la pédiatrie générale et spécialisée, l'institut des maladies rares, la biologie spécialisée et les unités de recherche.

Le dernier bâtiment, qui reste à construire, serait consacré à l'activité chirurgicale, organisée en plateaux partagés et regroupant les blocs opératoires de pédiatrie, les salles de réveil et des lits de soins continus chirurgicaux.

Ce projet tend à organiser l'activité de soins en développant les plateaux partagés, en regroupant des activités de consultation, en développant des activités d'hospitalisation de jour et de chirurgie ambulatoire.

Les orientations arrêtées le 19 janvier par le conseil exécutif de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) visent à ramener de trois à deux le nombre de sites effectuant des activités de pédiatrie spécialisée (pneumologie, oncologie, hématologie, neuro-pédiatrie, chirurgie ORL...) à Paris, induisant ainsi un transfert de certains services de surspécialités médicales et chirurgicales d'Armand Trousseau vers les hôpitaux Necker et Robert Debré, rappelle-t-on.

mercredi 10 mars 2010

Sur le site Rue89 Mobilisation tous azimuts pour sauver l'hôpital Trousseau


La mobilisation « Pour un nouvel hôpital Trousseau » a quelque chose d'impressionnant : déjà plus de 7 600 soutiens sur Facebook, et une manifestation publique ce lundi qui réunira médecins, politiques et surtout des patients ou anciens patients, mobilisés pour la défense de l'hôpital parisien dédié aux soins de l'enfant.
Situé dans le XIIe arrondissement, l'hôpital s'est saisi de l'actualité des régionalespour tenter d'empêcher son démantèlement programmé par la direction de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) : celle-ci a prévu le départ des « surspécialités médicales et chirurgicales » pour les deux grands autres hôpitaux pédiatriques parisiens, Necker ou Debré.

Pour l'AP-HP, « l'excellence tient aux équipes, pas aux locaux »

A l'AP-HP, on trouve exagérée l'émotion suscitée par ce projet, et on rappelle qu'il ne s'agit en aucun cas de fermeture mais d'une « réorganisation » contenue dans le grand chantier des pôles hospitaliers. Un porte-parole souligne :
« Attention à la désinformation : Trousseau restera un hôpital de proximité, mais il ne peut pas y avoir de centre de référence et de centre universitaire dans les 37 sites de l'AP. L'excellence tient aux équipes, pas aux locaux. Et Necker et Debré ne sont pas à plus de 8 km de Trousseau. »
De son côté, le collectif des pédiatres est allé jusqu'à imaginer un projet alternatif de regroupement des bâtiments, qui coûterait 110 millions d'euros. Il trouve « incohérent » de maintenir à Trousseau une maternité de niveau 3 toute neuve tout en faisant disparaître les spécialités médico-chirurgicales.
Son porte-parole, le docteur Daniel Annequin, rappelle que l'enquête de satisfaction des usagers place l'hôpital en tête des trois établissements parisiens. (Voir le graphique)
saphora
Une enquête qui date de 2006, et « se penche surtout sur ce que les patients ont pensé de l'accueil plus que de la performance médicale », tempère l'AP-HP.
Hôpital pavillonnaire, ancien, Trousseau est « connu internationalement », rappelle Daniel Annequin, pour certains services (comme la chirurgie maxillo-faciale, l'ORL, l'hémato-oncologie, la néphrologie, la pneumologie) et reconnu comme centre de référence sur la migraine de l'enfant.
Certains témoignages recueillis sur le site donnent un aperçu de l'attachement très fort de parents dont les enfants ont été hospitalisés là-bas.

Un parent : « Un niveau de professionnalisme incroyable »

Dans le cas d'une maladie rare :
« Je suis médecin et maman d'une petite Juliette âgée de dix-huit mois, née avec un syndrome de Pierre Robin isolé méconnu jusqu'à la naissance. (…) La prise en charge a été optimale avec enfin des gens qui possédaient l'expérience, la connaissance du syndrome et surtout des solutions adaptées. »
Dans le cas d'une leucémie :
« Lorsque le diagnostic d'une leucémie aiguë fut posé pour notre petite fille de 5 ans, c'est le ciel qui nous tombait sur la tête. »
Ce parent témoigne d'un « niveau de professionnalisme incroyable dans la précision du diagnostic et la mise en place d'un traitement complexe, adaptée et prolongé », et d'un « dévouement de tous les instants »
« Quand après trois ans de traitement, alors que la petite fille vit une sorte de renaissance, que les séquelles d'un traitement aussi lourd disparaissent peu à peu, on apprend qu'on veut fermer Armand-Trousseau, on est abasourdi ! »
Aux cotés des médecins, des personnalités qui ont été soignées telles que Benabar ou Jamel Debbouze dans cet hôpital se mobilisent. Un défilé partira de l'hôpital ce lundi à 16 heures.
Parmi les politiques qui ont dit leur opposition au projet de démantèlement, on compte aussi bien Bernard Debré de l'UMP que les têtes de liste du centre à l'extrême-gauche (Alain Dolium du Modem, Cécile Duflot des Verts, Jean-Paul Huchon pour le PS, Pierre Laurent pour le Front de Gauche/PC, et Anne Leclerc pour le NPA).

Trousseau veut résister


Mis à jour 08-03-2010 22:31

Trousseau veut résister

Elus, personnel et malades se sont mobilisés hier contre le transfert d'une partie du service pédiatrique de l'hôpital du XIIe. Ils dénoncent une logique de rentabilité.

Plus d'un millier de personnes ont manifesté contre le démantèlement de l'hôpital.
Plus d'un millier de personnes ont manifesté contre le démantèlement de l'hôpital.
Photo : N.R. / Metro
Ils étaient plus d'un millier de manifestants, personnel et élus, à défiler hier contre le projet de restructuration de l'hôpital Armand Trousseau (XIIe), dont les activités pédiatriques spécialisées (centre des enfants brûlés, cancérologie, maladies rares, handicap, pathologies respiratoires, soit 15 000 jeunes patients suivis) seront transférées vers Robert Debré (XIXe) et Necker (XVe). Il ne garderait, d'ici à 2014, que les accouchements, la pédiatrie générale et les urgences. Une décision motivée, selon l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), par une "offre spécialisée excédentaire".
Des arguments qui ont révolté le personnel et les services accueillant 200 000 patients par an. "Il ne reste que trois hôpitaux pédiatriques universitaires pour 12 millions d'habitants, réagit le professeur Noël Garabedian, président du comité consultatif médical de Trousseau. A New York, il y en a neuf pour 18 millions d'habitants. Le bassin de population d'enfants grandit à l'est de Paris et on choisit de diminuer l'offre à cet endroit. Où est la cohérence ?"
Le collectif pour un nouveau Trousseau, créé fin janvier, revendique une pétition de soutien de 8500 signatures et propose un plan d'économie alternatif consistant à regrouper les activités dans trois bâtiments au lieu de dix actuellement.

Le Monde 1O fevrier. Une commission d'experts réclamée sur l'avenir de l'hôpital Trousseau

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SANTé

Une commission d'experts réclamée sur l'avenir de l'hôpital Trousseau

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Un millier d'opposants au " démantèlement " de l'hôpital pédiatrique Trousseau à Paris se sont rassemblés, lundi 8 mars, pour défendre un projet de restructuration du site visant à y maintenir des services spécialisés, menacés de fermeture. Les manifestants ont demandé la création d'une commission d'experts indépendants pour déterminer la solution la plus pertinente pour des soins pédiatriques en Ile-de-France.

mardi 9 mars 2010

Sur le site MEDIAPART L'hôpital Trousseau en première ligne contre la restructuration de l'AP-HP

Un millier de personnes disent non au « démantèlement » de Trousseau Quotidien du Médecin 9 mars 2010


Un millier de personnes disent non au « démantèlement » de Trousseau


Opération réussie pour le collectif de défense de l’hôpital Trousseau.
À son appel en effet, un millier d’opposants au « démantèlement » des activités pédiatriques de l’établissement de l’Est parisien (XIIe arrondissement) se sont rassemblés lundi. Professionnels de santé, syndicalistes, usagers, politiques, artistes… ils ont défendu un projet alternatif de restructuration du site.
L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP, dont fait partie l’hôpital Trousseau) juge, dans le cadre de son plan stratégique en cours d’élaboration, que l’offre de pédiatrie spécialisée à Paris est « surdimensionnée ». L’institution envisage de la concentrer sur les hôpitaux Robert-Debré (XIXe) et Necker (XVe), réduisant de plus de moitié l’activité de Trousseau.
Combattant ce projet, une grosse majorité des professionnels de l’hôpital milite pour un « nouveau Trousseau », une restructuration alternative qui passe notamment par le regroupement des activités dans trois bâtiments, au lieu de dix actuellement, ce qui permettrait de réduire le déficit de l’établissement.
Ces plans ont reçu le soutien de syndicats, d’associations de patients ou d’élus. En pleine campagne des régionales, le président de la région Ile-de-France et candidat à sa propre succession, Jean-Paul Huchon (PS), et d’autres têtes de liste franciliennes – Cécile Duflot (Verts-Europe Ecologie), Alain Dolium (MoDem) ou Pierre Laurent (Front de Gauche) sont d’ailleurs venus en personne dire lundi qu’ils épousaient la cause du collectif de défense de Trousseau. Le député UMP Bernard Debré, dont la présence était annoncée, n’a pas pu se rendre à la réunion mais a confirmé son soutien.
› K. P.
Quotimed.com, le 09/03/2010

Succès massif de la mobilisation du 8 mars pour le Nouveau Trousseau

Une étape majeure a été franchie hier 8 mars:
- 1500 manifestants
- plus de 800 personnes à la réunion publique
- un impact médiatique massif
- quasiment toutes les têtes de liste aux régionales présentes
- mise en lumière de tous les atouts de Trousseau et de son nouveau projet
Cette mobilisation rapide (4 semaines) exemplaire (ensemble des professionnels, usagers, syndicats, personnalités…) renforcent notre détermination et notre unité pour atteindre nos objectifs: « Non au démantèlement de l’hôpital d’enfants A. trousseau. Nouveau trousseau : un véritable investissement pour l’avenir
Dr Daniel Annequin
Porte parole du Collectif pour un Nouveau Trousseau









Noel Garabedian


Jean Paul Huchon


Cecile Duflot


Le doyen de Paris 6 Serge Uzan


Marie Paule Vazquez


Isabelle Constant


Benedicte Lombart


Raphael Vialle


L'intersyndicale Trousseau


Celine Penet


Givrette Chen

Andre Grimaldi

Benabar


Francoise Galland  et Daniel Annequin