Non au démantèlement de l’hôpital Trousseau de Paris !
Le Conseil exécutif de L’AP-HP du 19 janvier 2010 a décidé, de transférer les surspécialités pédiatriques et la chirurgie de l’hôpital Trousseau dans les 2 autres hôpitaux pédiatriques parisiens, tout en maintenant le pôle périnatal Trousseau-Bluets et la pédiatrie de proximité. Cette décision, si elle devait s’appliquer, aboutirait à un démantèlement massif de Trousseau générateur de graves conséquences.
Paris et la région Ile de France ne disposeraient plus alors que de deux hôpitaux pédiatriques, ce qui déstabiliserait l’offre de soins de l’est francilien, alors même que les prévisions font état d’une hausse importante de la démographie dans le Grand-Est.
Le pôle périnatal de Trousseau qui réalise aujourd’hui 5500 accouchements est le seul de type 3 du réseau de l’Est parisien. Son expertise, unanimement reconnue en matière de diagnostic anténatal et d’accueil du nouveau-né malformé est fondée sur la complémentarité existant entre les équipes obstétrico-pédiatriques, de surspécialités pédiatriques, de chirurgie et de génétique. C’est ce principe qui serait remis en cause.
La prise en charge pédiatrique du bassin de population est très importante en terme d’activité : 30 000 séjours hospitaliers, 200 000 consultations et 45 000 passages aux urgences. Quelle serait la qualité de la réponse aux urgences sans service d’aval de chirurgie (orthopédique, viscérale, ORL et maxillo-faciale) ou de surspécialités (brûlés, pneumologie, gastro-entérologie, cancérologie, néphrologie, neurologie) ? Les autres hôpitaux parisiens ne pourraient pas répondre aux besoins de ce bassin de population : Robert Debré a déjà des urgences très chargées et des lits d’aval très sollicités et la fermeture de l’hôpital St Vincent de Paul est en cours.
Trousseau est également un centre universitaire pédiatrique de premier ordre accueillant actuellement 150 externes par quadrimestre et 100 internes par semestre. L’activité universitaire de formation des futurs médecins en particulier pédiatres (alors que notre pays en manque), et d’infirmières serait ainsi fortement réduite par manque de lieux de stages. Cette restructuration aurait également pour conséquence la suppression de 6 unités de recherche INSERM et de 7 centres de maladies rares.
Les effets délétères de ce type de restructuration, qui dure souvent plusieurs années et démobilise les équipes médicales et soignantes, ont déjà été observés lors de la fermeture progressive de l’hôpital St Vincent de Paul. Le découragement et la fuite des compétences des équipes soignantes et de recherche sont donc malheureusement plus que prévisibles.
Le SNPEH apporte son soutien aux équipes médicales et soignantes de Trousseau et ne comprend pas le bien-fondé de cette décision qui ne tient pas compte des besoins des patients et des équipes soignantes mais repose sur des arguments essentiellement économiques (suppression de postes pour équilibrer le budget de l’AP-HP).
Cette décision, avant même la publication des décrets d’application, est l’une des premières mises en pratique de la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires (votée en juillet dernier) que pourtant les personnels médicaux et soignants ont massivement rejeté au printemps dernier.
Le SNPEH estime que cette décision du conseil exécutif de l’AP-HP, prise sans tenir compte des équipes universitaires médico-chirurgicales de l’hôpital Trousseau et potentiellement dangereuse en terme de santé publique pour les femmes et les enfants de la région Ile de France, doit être reconsidérée.
Pour le CA du SNPEH, (Membre l’INPH), Docteur J-L Chabernaud, Président -
www.snpeh.org
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