Le démantèlement de l'hôpital Trousseau fait scandale
Jacques Hennen et Marie Conquy 30/03/10 à 09h29
C’est le dossier brûlant du moment qui secoue le monde des blouses blanches. Le célèbre hôpital parisien pour enfants Armand-Trousseau, de réputation
internationale, va-t-il prochainement disparaître ? C’est en tout cas la conviction d’éminents professeurs de médecine. La Société française de pédiatrie elle-même s’est émue récemment : « Le démantèlement de l’hôpital Trousseau est lié à des considérations purement financières et politiques. Cette décision aura des conséquences graves dans l’avenir. » Avec 200.000 consultations, 46.000 urgences, 30.000 admissions et 5.500 accouchements chaque année, Armand-Trousseau traite actuellement de spécialités rares dans les domaines de la chirurgie de la tête et du cou, du cancer du sang, de la pneumologie, de l’allergologie… C’est aussi un centre de traitement de la douleur et des grands brûlés. Au ministère de la Santé, on confirmait hier en partie l’information : « Oui, la décision devra être prise en juin prochain. On va transférer les spécialités pédiatriques qui, à terme, seront concentrées sur des plateaux techniques dans deux hôpitaux parisiens, Necker et Robert-Debré. L’hôpital Trousseau a un taux d’occupation de ses lits de 60 % seulement, c’est un vieux bâtiment du XIXe siècle avec des petits pavillons éparpillés. Sa réfection coûterait plus de 100 millions d’euros. Notre stratégie est rationnelle et la majorité des médecins est d’accord avec cette décision », affirme un proche de Roselyne Bachelot.
internationale, va-t-il prochainement disparaître ? C’est en tout cas la conviction d’éminents professeurs de médecine. La Société française de pédiatrie elle-même s’est émue récemment : « Le démantèlement de l’hôpital Trousseau est lié à des considérations purement financières et politiques. Cette décision aura des conséquences graves dans l’avenir. » Avec 200.000 consultations, 46.000 urgences, 30.000 admissions et 5.500 accouchements chaque année, Armand-Trousseau traite actuellement de spécialités rares dans les domaines de la chirurgie de la tête et du cou, du cancer du sang, de la pneumologie, de l’allergologie… C’est aussi un centre de traitement de la douleur et des grands brûlés. Au ministère de la Santé, on confirmait hier en partie l’information : « Oui, la décision devra être prise en juin prochain. On va transférer les spécialités pédiatriques qui, à terme, seront concentrées sur des plateaux techniques dans deux hôpitaux parisiens, Necker et Robert-Debré. L’hôpital Trousseau a un taux d’occupation de ses lits de 60 % seulement, c’est un vieux bâtiment du XIXe siècle avec des petits pavillons éparpillés. Sa réfection coûterait plus de 100 millions d’euros. Notre stratégie est rationnelle et la majorité des médecins est d’accord avec cette décision », affirme un proche de Roselyne Bachelot.
"C'est une royale bêtise"
Noël Garabédian, professeur de médecine et président de la communauté médicale de l’hôpital, s’emporte : « C’est une royale bêtise, pour ne pas dire autre chose ! C’est de la folie furieuse, et ce sont les malades qui paieront le prix de tout cela à terme avec des listes d’attente qui s’allongeront. » « On démantèle les hôpitaux pour enfants à Paris, mais cela concerne aussi tous les enfants de France qui sont touchés par des affections très graves, explique le médecin. On va tout perdre dans cette histoire, y compris la vocation universitaire de Trousseau qui forme des milliers d’étudiants sur place… Savez-vous qu’à New York, qui compte 18 millions d’habitants, il y a huit grands hôpitaux pédiatriques ? Eh bien, à Paris, il n’en restera bientôt plus que… deux. C’est une honte ! » Son collègue, le Pr Alain Chantepie, renchérit : « Les services de pédiatrie
de l’hôpital Necker et de Robert-Debré, à Paris, n’ont pas une capacité d’accueil suffisante pour faire face à ces patients supplémentaires. Le projet, tel qu’il a été pensé, n’a pas de sens, car il prévoit de conserver la maternité de Trousseau, mais que va-t-il se passer lorsque les nouveau-nés auront des pathologies ? Ils seront transférés vers d’autres hôpitaux alors que leurs mères resteront à Trousseau ? L’hôpital Trousseau mérite d’exister. Il accueille un grand nombre de patients, et les spécialistes qui y exercent sont d’un très bon niveau, donc il n’y a aucune raison de le fermer. Les besoins de santé n’ont pas été analysés, c’est un choix purement politique. » Les parents des petits malades eux-mêmes se mobilisent pour défendre l’hôpital (lire ci-contre). Le dossier est désormais entre les mains de la ministre de la Santé, dans un contexte où le gouvernement entretient des rapports tendus avec les blouses blanches et où la réorganisation hospitalière suscite une vive polémique.
Noël Garabédian, professeur de médecine et président de la communauté médicale de l’hôpital, s’emporte : « C’est une royale bêtise, pour ne pas dire autre chose ! C’est de la folie furieuse, et ce sont les malades qui paieront le prix de tout cela à terme avec des listes d’attente qui s’allongeront. » « On démantèle les hôpitaux pour enfants à Paris, mais cela concerne aussi tous les enfants de France qui sont touchés par des affections très graves, explique le médecin. On va tout perdre dans cette histoire, y compris la vocation universitaire de Trousseau qui forme des milliers d’étudiants sur place… Savez-vous qu’à New York, qui compte 18 millions d’habitants, il y a huit grands hôpitaux pédiatriques ? Eh bien, à Paris, il n’en restera bientôt plus que… deux. C’est une honte ! » Son collègue, le Pr Alain Chantepie, renchérit : « Les services de pédiatrie
de l’hôpital Necker et de Robert-Debré, à Paris, n’ont pas une capacité d’accueil suffisante pour faire face à ces patients supplémentaires. Le projet, tel qu’il a été pensé, n’a pas de sens, car il prévoit de conserver la maternité de Trousseau, mais que va-t-il se passer lorsque les nouveau-nés auront des pathologies ? Ils seront transférés vers d’autres hôpitaux alors que leurs mères resteront à Trousseau ? L’hôpital Trousseau mérite d’exister. Il accueille un grand nombre de patients, et les spécialistes qui y exercent sont d’un très bon niveau, donc il n’y a aucune raison de le fermer. Les besoins de santé n’ont pas été analysés, c’est un choix purement politique. » Les parents des petits malades eux-mêmes se mobilisent pour défendre l’hôpital (lire ci-contre). Le dossier est désormais entre les mains de la ministre de la Santé, dans un contexte où le gouvernement entretient des rapports tendus avec les blouses blanches et où la réorganisation hospitalière suscite une vive polémique.
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